La violence dès l'école primaire, voire...

Publié le par être parent tout simplement

Article publié dans l'Express en octobre 2002 mais toujours d'actualité...


Dès le primaire, les actes d'incivilité se multiplient. Un problème qui ne devrait pas concerner que les enseignants

Phénomène rarissime il y a encore cinq ans, la violence se propage dans les cours de récré, et ce dès l'école maternelle. Si les agressions demeurent à l'école primaire 20 fois inférieures en nombre à celles recensées au collège ou au lycée, 2 387 actes de violence ont toutefois été comptabilisés entre septembre 2001 et février 2002, dont 60% d'insultes et de violences physiques. Dans un quart des cas, les auteurs sont les élèves, et dans un tiers, les familles. «Des petits de 8-9 ans adoptent aujourd'hui les comportements que l'on observait naguère chez leurs aînés de 14 ans», commente Rémi Casanova, directeur du Centre de recherche, de réflexion et d'action sur les violences. L'agressivité a surtout augmenté envers les adultes, qui ne sont plus considérés comme intouchables.

Agressivité larvée

Bien sûr, les écoles classées en zone d'éducation prioritaire (ZEP), où la précarité et les difficultés d'intégration des familles immigrées rejaillissent sur l'établissement, sont les plus touchées. Toutefois, d'après les études menées depuis dix ans par Rémi Casanova, dans toute la France, environ 1 écolier sur 3 fait preuve d'agressivité larvée: haussements d'épaules face au maître, regards provocants, ramponneaux furtifs ou brimades à l'encontre des plus faibles; 1 sur 10 insulte les adultes. Les coups restent - tout de même - l'exception. Mais Pascale Pecqueux connaît des «terreurs» de 5 ans. «De vraies bombes! confesse l'institutrice. Ils arrivent en bande dès la maternelle, répondent quand on leur donne des ordres, refusent de s'asseoir.» La plainte est-elle la solution? «Une sanction, juridique ou non, ne sert à rien si elle n'est pas comprise par l'élève et les parents», prévient Rémi Casanova. Comme le martèlent les spécialistes, le dialogue avec les familles, le soutien psychologique - souvent réduit, faute de personnel - et une pédagogie axée sur la responsabilité et les règles de la vie en commun, doivent y être associés. Un fardeau que l'école aimerait partager plus souvent avec les municipalités, les associations ou les éducateurs.

 

par Claire Chartier, oct. 2002

Publié dans REVUE DE PRESSE

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