Etude du ministère de la santé sur l'obésité

Publié le par être parent tout simplement

 Rapport du 4 mai 2010


Différents travaux permettent d’approcher la prévalence de l’obésité en France. Dans une étude menée par la Sofres (ObEpi/Sofres, 1997) sur un échantillon de 20 000 ménages représentatif de la population et utilisant des questionnaires par voie postale, la prévalence de l’obésité évaluée par un index de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2, calculé à partir du poids et de la taille déclarés par les sujets enquêtés, est de 8,2 % dont 0,3 % d’obésité sévère. La prévalence du surpoids (IMC de 25 à 29,9) est de 28,5 %.

Dans l’étude Suvimax, la prévalence de l’obésité (index de corpulence 30 kg/m2) est, chez les 45-60 ans, de 8,5 % chez les hommes et de 7,5 % chez les femmes. La prévalence du surpoids (index de corpulence entre 25 et 30 kg/m2), de 45 % chez les hommes et de 21 % chez les femmes.

 

La population des consultants des centres d’examens de santé de la Cnamts et de l’Irsa (Institut régional de la santé de Tours) présente des chiffres d’obésité légèrement supérieurs, 8,6 % à 10,5 %.

Un travail récent mené sur la population des conscrits trouve une prévalence du surpoids de 16,5 % (IMC entre 25 et 29,9) et de l’obésité de 3,1 % (IMC = à 30) chez les jeunes hommes en âge de faire leur service militaire (Salem et al., 2000).

 

Les résultats de l’étude Monica (1994-1996) sont nettement supérieurs pour Lille et le Bas-Rhin (Simon et al., 1997), respectivement 17,2 % et 22,2 %, mais il se peut que ces différences soient liées aux spécificités des régions et des groupes étudiés.

 

De façon générale, les principaux facteurs démographiques et socioculturels associés à la prévalence du surpoids et de l’obésité au niveau des populations sont : l’âge (le surpoids augmente avec l’âge, au moins jusqu’à 50-60 ans chez l’homme et la femme), le sexe (la prévalence de l’obésité est en général plus élevée chez la femme que chez l’homme, surtout après 50 ans), l’origine ethnique, la catégorie socioprofessionnelle, et le niveau d’études (dans les pays industrialisés, il existe une relation inverse entre le statut socio-économique et l’obésité, surtout bien établie chez la femme). L’enquête santé et protection sociale, réalisée annuellement par le Credes auprès d’un échantillon représentatif d’assurés sociaux et de leurs familles de plus de 10 000 personnes, montre également que les personnes vivant dans un milieu de cadre supérieur ou de cadre moyen sont beaucoup moins touchées par l’obésité que celles vivant dans des ménages où l’individu de référence est ouvrier ou agriculteur. De même, les chômeurs présentent plus souvent que les actifs une surcharge pondérale. Enfin, dans les ménages à faible revenu, la prévalence du surpoids ou de l’obésité est beaucoup plus élevée que dans les ménages aisés.

 

L’étude sur les jeunes conscrits met en évidence d’importantes disparités entre régions, avec des prévalences du surpoids qui varient de 11 % à 24 %. Les taux les plus élevés sont observés chez les jeunes hommes des régions du Nord de la France (Nord Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie, Champagne-Ardenne), ainsi qu’en Corse et en Midi-Pyrénées. Les régions de l’Ouest, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie et surtout Bretagne, connaissent les taux les plus bas.

Sur le plan de l’évolution, tous les travaux retrouvent une tendance à la hausse.

Chez les enfants, le pourcentage d’obèses (97,5e centile de la distribution de l’échantillon examiné), dans une étude réalisée dans un centre d’examens de santé, en Lorraine, est passé de 2,5 %, en 1980, à 3,2 % dix années plus tard, correspondant à une augmentation de 28 %.

Dans le Centre-Ouest, la prévalence de l’obésité est passée chez les enfants de dix ans, sur une période de seize ans, de 5,1 % à 12,5 %, correspondant à une augmentation de 145 % (Vol et al., 1996).

Dans le département de l’Hérault, chez des enfants de 4-5 ans, l’augmentation de la prévalence a été de 172 %, en 5 ans.

 

En outre, les études réalisées en Lorraine et dans la région Centre-Ouest montrent une augmentation de la prévalence beaucoup plus rapide pour les obésités massives que pour les obésités modérées.

Chez les adultes, il existe dans la plupart des pays industrialisés une augmentation de la prévalence de l’obésité, celle-ci étant particulièrement marquée pour les États-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne. En France, l’augmentation de la prévalence de l’obésité serait moins importante et concernerait surtout les femmes jeunes, à la fois dans l’enquête décennale santé de l’Insee (de 1980 à 1991, 6,4 % à 6,5 %, chez les hommes ; 6,3 % à 7,0 %, chez les femmes) et dans l’étude menée sur les sujets se présentant pour un bilan systématique de santé, dans les centres d’examens de santé de l’Irsa, Centre-Ouest de la France (de 1980 à 1996, 6,7 % à 8,6 % chez les hommes ; 5,4 % à 10,1 %, chez les femmes).

 

Dans l’étude des jeunes conscrits, la prévalence du surpoids passe de 11,5 % à 16,5 %, entre 1987 et 1996, et celle de l’obésité de 1,5 % à 3,1 %. L’analyse par région montre, en 1996, une généralisation des taux élevés qui, en 1987, ne concernaient que le Sud-Ouest de la France. Seules, les régions de l’Ouest, et particulièrement, la Bretagne, semblent échapper à cette évolution.

 

Les tendances relevées chez les enfants dans certaines régions françaises peuvent laisser présager une poursuite de ces augmentations dans les années à venir (Lehingue et al., 1996).

 

L’obésité est une maladie en soi, avec un risque relatif de mortalité augmenté qui n’apparaît pas dans les statistiques de mortalité. L’obésité augmente également le risque de diabète non insulinodépendant, de résistance à l’insuline, de pathologies biliaires, d’hypertension artérielle, de cardiopathies coronaires, d’accidents cérébrovasculaires, de certains cancers (surtout hormono-dépendants et du côlon) ainsi que des difficultés respiratoires, d’arthrose… Pour certaines de ces maladies, l’accumulation abdominale des graisses (obésité centrale) est un facteur de risque indépendant et synergique avec les autres composants du syndrome métabolique ou syndrome X (intolérance au glucose, résistance à l’insuline, hypertriglycéridémie, HDL cholestérol bas, et hypertension artérielle).

Chez les enfants, le retentissement psychosocial et la persistance de l’obésité à l’âge adulte sont les principales conséquences de l’obésité (WHO, 1998).

En plus des handicaps socio-économiques individuels liés à l’obésité, des arrêts maladie et des cessations prématurées d’activité, les coûts directs de l’obésité et de la fraction attribuable des maladies qui l’accompagnent ont été estimés à 11,9% milliards de francs, en 1992, soit 2 % des dépenses globales de santé.

Publié dans SANTE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article