Nous passons trop vite à côté....

Publié le par être parent tout simplement

Mes commentaires : combien de fois entendons-nous dans les échanges entre parents et enseignants ou tout simplement entre deux adultes " oui ils se battent à la récréation, mais ce n'est rien, c'est l'école de la vie aussi...". Sauf que parfois nous passons à côté d'enfants qui sont humiliés, ou qui vivent comme souffre-douleur sans que personne n'agisse... Ou encore, nous oublions les règles de développement de l'enfant, comme le passage des termes grossiers, les mensonges... et au lieu d'en comprendre le contexte, trop souvent, nous interdisons, nous punissons, nous ignoronsmensonge.jpg... Les quelques paragraphes qui suivent, sont des extraits de "Sciences Humaines, numéro 219 d'octobre sur A quoi pensent les enfants?"

 

  • Les enfants sont cruels. [...] Ce n’est que plus tard, dans les cours d’école, qu’une autre forme de violence plus perverse surgit. Ce que l’on nomme le « school bullying » (les « brimades scolaires ») ne se résume pas à quelques caïds qui frappent ou rackettent leurs camarades. C’est une conduite plus courante faites de moqueries, insultes, surnoms méprisants, menaces, mises à l’écart, à l’adresse de souffre-douleur. C’est une violente symbolique consciente destinée à faire mal à autrui. Une enquête récente montre que son importance a été largement sous-estimée. [...] Elle concerne tous les milieux sociaux et tous les âges sans distinction (1).

  • Les enfants sont grossiers. [...] Là encore, le plaisir de dire des gros mots n’est pas le signe d’une absence de savoir-vivre. Au contraire, il manifeste un réel plaisir de braver l’interdit. De même, le goût pour certains antihéros de fiction – sales, menteurs, tricheurs –, comme les Simpsons ou les protagonistes de South Park, relève du plaisir de la transgression et non de l’ignorance des règles.

  • Les enfants sont menteurs. Tous les enfants mentent. Et même très souvent. Les enfants mentent pour cacher leurs fautes, souvent bénignes, ou pour se mettre en valeur auprès de leurs camarades, pour dissimuler un motif de honte (2).

  • Cruels, grossiers, menteurs et cyniques… [...] Cette capacité à mentir est même le signe d’une certaine adaptation sociale. On ne peut mentir que si l’on a bien compris la règle, que l’on est un individu disposant d’une certaine autonomie et que l’on est donc capable de s’affranchir des normes, et qu’on les respecte quand on se sent sous le regard de l’autre.

 

NOTES :

(1) Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette, Harcèlement et brimades entre élèves. La face cachée de la violence scolaire, 
Fabert, 2010.

(2) Victorine de Villeroy, « Pourquoi sommes-nous si menteurs ? », Sciences Humaines, n° 174, août 2006.

Jean-François Dortier

Publié dans THEORICIENS

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