Résumé de la conférence du 6 mai avec JL Auduc

Vous n’avez pas pu venir à la conférence, alors prenez quelques minutes pour lire le résumé de la rencontre du jeudi 06 mai 2010 au sein du groupe scolaire Bosquet dans la salle de jeux de l’école maternelle. Mr AUDUC, a su nous donner l’envie ou re-donner l’envie de rappeler ce qu’est l’école mais surtout ce que nous sommes tous : parents, enfants, enseignants, ATSEM, ….

Très vite, il nous a mis dans l’ambiance de ce que peut être représenté par les écoles : primaire, collège, lycée et ainsi le qualifier comme des « bunkers » parce que pas d’unification et surtout pas de continuité dans les règles. Pourquoi introduire cette explication alors même que la question est d’évoquer la relation parents/enseignants ?

Tout simplement parce que comprendre l’évolution de l’école, ses réformes, ses pratiques… donne une plus grande lisibilité de ce que nous, parents pouvons en comprendre.

Son exemple sur une jeune femme qui a eu son enfant à 25 ans et qui 25 ans plus tard aura pu constater que 7 fois le système de l’école primaire a pu changer. Alors comment, nous parents pouvons suivre ces changements dès lors que les professionnels eux-mêmes ont besoin de se réadapter à chaque revirement… !

Si l’information, si les codes de conduite, si le programme n’est pas clairement explicité, alors nous nous trouvons devant une inconnue qu’est l’organisation avec un grand O de l’école. Le parent est angoissé non pas parce qu’il ne connaît pas comme l’enfant, mais parce qu’il n’est pas informé. Mais tout comme l’enseignant qui peut être aussi angoissé parce qu’il apprend lui aussi tous les jours avec sa classe. Alors à nous, de nous dire que nous avons tous besoin des uns et des autre. JL Auduc nous donne ce magnifique exemple de parents qui apprennent par l’équipe enseignante que leur enfant devra bénéficier d’une orientation SEGPA (les sections d’enseignement général et professionnel adapté accueillent des élèves à partir du collège présentant des difficultés d’apprentissage) à l’issu de sa fin de CM2. Evidemment et très rapidement les parents ont pensé au pire (« leur enfant n’ayant aucun avenir… »). Mais un enseignant s’est rappelé que la personne de service à la cantine est une ancienne élève de SEGPA et que contrairement aux idées reçues, elle a pu accéder à un emploi. Cet exemple nous a démontré qu’il faut s’appuyer sur des personnes ressources et que seules nos connaissances ne suffisent pas pour rassurer.

JL Auduc nous expose à quel point finalement nous nous éloignons progressivement de la vie de l’école ! A l’école maternelle, les parents sont dans l’école, qu’à l’élémentaire, nous sommes sur le trottoir et qu’au collège et au lycée, nous sommes un peu plus loin voire dans la voiture… Même si c’est une réalité que les jeunes pré-ados préfèrent aller à l’école sans que nous soyons collés à eux !

JL Auduc précise que c’est ce qui fonde la relation parents/enseignants : connaître l’autre. Mais connaître l’autre ce n’est pas s’immiscer dans son jardin secret. Et de dire que les parents ne doivent pas insister à tout connaître ce qui se déroule au sein de la classe tout comme l’enseignant de doit pas chercher à tout savoir de ce qui se passe à la maison de l’enfant.

Pourquoi ? Parce que l’enfant se construit à travers ce monde collectif qu’est l’école, il se fabrique des souvenirs communs et ainsi partage une culture commune. Alors même qu’à la maison nous sommes dans une situation plus individuelle, l’école peut permettre d’accéder à une conscience collective et ainsi réduire cet état grandissant dans notre société d’aujourd’hui qu’est l’individualisme.

Lorsque JL Auduc nous a ramené un temps dans l’histoire de l’école et du pourquoi cette scission entre les différentes étapes de l’école : primaire, collège et lycée, nous avons pu rapidement nous saisir des réalités à la fois politiques et stratégiques (en terme de conquêtes). Si Napoléon lui-même est entré à l’école à 5 ans, il n’en reste pas moins qu’il a fortement négligé l’école primaire au profit des lycées qui devaient former les fonctionnaires ou officiers. On y enseignait différentes matières et le baccalauréat, diplôme d'État fut créé à cette époque là. C’est donc Jules Ferry qui introduit La loi relative à l'obligation et à la laïcité de l'enseignement. Cette loi est une suite logique de celle portant sur l'obligation scolaire. C'est une obligation d'instruction et non de scolarisation.

Un retour vers le passé qui nous a permis de mieux comprendre la complexité du système scolaire et surtout ses enjeux et ses méthodes perpétuellement remises en question.

Si nous avons pu parfois nous perdre dans les méandres des tactiques actuelles et notamment pour les lycées, une question d’un parent demandant : « mais si nous devons mieux connaître l’école où est notre place ? », a su trouver sa réponse par JL Auduc en répondant tout simplement : « et bien en organisant ce type de rencontre réalisée ce soir ! »

Il a fini par nous donner des exemples de thèmes (savoir dire non à son enfant, la médiation, la relation dans la fratrie…) et notamment en Belgique où cette approche enseignants/parents s’organisent depuis des années et le rôle et la place des parents ont été intégrés dans les textes.

La culture de l’échange et de l’information entre parents et enseignants doit pouvoir y trouver leur place naturellement, à nous de nous en saisir !!